240921 - MUS QZD - « JOSEF KRIPS EDITION » - VOLUMES 1 (1947-1955) ET 2 (1955-1973)

 





240921 - MUS QZD - « JOSEF KRIPS EDITION » - VOLUMES 1 (1947-1955) ET 2 (1955-1973)







« JOSEF KRIPS EDITION »

« Volume I, 1947-1955 »

Eloquence, 22 CD.

« Volume II, 1955-1973 »

Eloquence, 23 CD.








WOLFGANG AMADEUS MOZART

« Symphonies n°32, 38 & 40 »

Royal Concertgebouw Orchestra, Josef Krips

Philips.






L'ESTHÈTE DE VIENNE


En deux coffrets et quarante-trois CD, Eloquence nous rend l'intégralité du legs Decca/Philips de Josef Krips, chef viennois dont le style vif et châtié faisait merveille dans les répertoires classique et romantique.








Au sortir de la guerre, alors que Wilhelm Furtwängler, Karl Böhm, Herbert von Karajan, Clemens Krauss sont interdits de diriger pour leurs liens avec le régime nazi, Josef Krips (1902-1974) joue un rôle clé dans la reprise de l'activité lyrique à Vienne. Congédié de ses postes en raison de ses origines juives sitôt l'Autriche annexée en 1938, il ne cessa d'y œuvrer, dans la clandestinité, comme répétiteur. Christa Ludwig le tenait pour le chef ayant l'expertise la plus aiguisée en matière de voix.

Sa carrière au disque démarre véritablement en 1947, à Londres. Decca lui confie l'accompagnement de récitals (Hilde Gueden, Anton Dermota, Raphaël Arié ...) puis d'œuvres symphoniques et concertantes. Au cours de ses vingt-cinq ans d'activité en studio, le chef se signale par une style enlevé, d'une élégance et d'une lisibilité indiscutables.

Pour le mélomane qui hésiterait à acquérir les deux coûteux coffrets Eloquence, priorité au premier, qui rassemble les gravures mono et abonde en raretés. L'essentiel y est enregistré avec le London Symphony dont Krips fut, de 1950 à 1954, le chef titulaire. Au sommet figurent leurs de Brahms, de Schumann, « Italienne » de Mendessohn, « Oxford » de Haydn et 40° de Mozart dont la fébrilité n'a d'égale que la légèreté du trait. Le concerto pour violoncelle de Dvorak avec Zara Nelsova (pour son automnale sensualité), l'Opus 54 de Schumann avec Wilhelm Kempff (en apesanteur), les KV 488 et 491 avec Clifford Curzon (à la poésie toute évanescente) sont eux aussi des trésors. Plus fascinantes encore nous apparaissent deux interprétations avec le Concertgebouv d'Amsterdam : lade Schubert où Krips éperonne l'orchestre avec une faconde digne d'Erich Klaiber, et une fabuleuse de Beethoven.

Jalons inaltérables.

Dévolu aux enregistrements stéréo et dans l'absolu tout aussi indispensable, le second coffret propose la part la mieux connue (car la plus largement rééditée) de son legs. À commencer par les huit CD que mobilise le cycle amstellodamois des symphonies de Mozart gravé en 1972-1973 pour Philips : il conserve son statut de valeur sûre. Le Don Giovanni viennois de 19655, malgré une direction moins fiévreusement latine, fait au moins jeu égal avec la version de Carlo Maria Giulini grâce à un plateau où s'illustrent Cesare Siepi, Suzanne Danco, Lisa Della Casa ...

La de Schumann (1956) et la de Schubert (1958), sans posséder tout à fait l'intensité des versions de 1952, restent, de leur côté, des modèles de transparence et d'alacrité.

Sa collaboration avec le Philharmonique de Vienne, finalement assez réduite, culmine dans une de Tchaïkovski à l'incisif et étreignant qui-vive (1958), une « Inachevée » de Schubert qui chante à perdre haleine (1969), sans oublier cet album où Inge Borkh se consume dans une scène finale de Salomé récusant tout le grand-guignol.

Hugues Mousseau




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