240129 - MUS QZD – RITA STROHL - MUSIQUE VOCALE - ELSA DREISIG ET AUTRES SOLISTES

 





240129 - MUS QZD – RITA STROHL - MUSIQUE VOCALE - ELSA DREISIG ET AUTRES SOLISTES







RITZ STROHL

1865-1941

« Musique vocale »

Elsa Dreisig (soprano), Adèle Charvet (mezzo-soprano), Stéphane Degout (baryton), Romain Louveau, Cecia Oneto Bensaïd, Forian Caroubi (piano), Olivia Dalric (récitante)

La Boîte à pépites (2CD).

TECHNIQUE : 4/5

STROHL – Bilitis

STROHL – Quand la flûte de Pan

STROHL – Six poésies de Baudelaire en musique

STRIL – Dix poésies mises en musique




Plusieurs parutions, dont un superbe quintette avec piano (Bru Zane, cf. n°722), avaient attiré l'attention sur le talent singulier de Rita Strohl. Trois cycles de mélodies et une musique accompagnant la récitation d'un poème de Sophie de Courpon (Quand la flûte de pan) confirment une vrai nature d'artiste. Cette compositrice bretonne doit l'essentiel de son solide bagage aux leçons d'Adrien Barthe, professeur d'harmonie au Conservatoire de Paris, et de son épouse la cantatrice Anna Branderali. Si cette farouche indépendante aime se cloîtrer dans une « tour d'ivoire », elle reste à l'écoute de son époque, comme le montre le choix de ses poètes (Baudelaire, Louÿs, Verlaine, Rodenbach). La prosodie est plutôt habile, la ligne mélodique souvent séduisante, soutenue par un piano riche et fluide, partout évocateur – celui de Quand la flûte de Pan (1901) colore la nostalgie amoureuse avec un sens très sûr des atmosphères.

Elsa Dreisig met à sa Bilitis (1898) une souplesse lumineuse qui enveloppe au final la caresse exaltée (La Chevelure), l'étreinte en flammée (La Nuit), l'inquiétude (La Flûte de Pan), la panique (Le Sommeil interrompu). Tout cela convainc davantage que le ton à fleur de peau et véhément de Marianne Croux (Hortus, cf. n°716). Ce sont des ténèbres gémissantes qu'explorent les Six poésies de Baudelaire (1894), où Stéphane Degout conjugue art des nuances, tensions et éclats désespérés. Le clavier de Romain Louveau sonne tantôt comme le glas, « avec furie » (Spleen), tantôt déverse les « tumultes » de l'océan (Obsession). Le chant vaporeux d'Adèle Charvet, exaltant les « parfums » de la Barcarolle (Segard), semble appuyer le « monotone » de la Chanson d'automne (Verlaine) et envelopper d'un voile fantomatique Les Revenants (Baudelaire) ou les Vieilles cloches « brisées » (Rodenbach). Le tournis de Moulin à vent (Delthil) et, surtout, le piquant de Carmen (Gautier) s'accommodent de consonnes plus fermement dessinées. Le même éditeur annonce un second volume à paraître au printemps, avec de la musique de chambre : on se frotte déjà les mains.

François Laurent




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