240917 - MUS QZD - STRAVINSKY - SYMPHONIES - ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE GALICE, DIMA SLOBODENIOUK

 





240917 - MUS QZD - STRAVINSKY - SYMPHONIES - ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE GALICE, DIMA SLOBODENIOUK







IGOR STRAVINSKY

1882-1971

« Symphonies »

Orquestra sinfonica de Galicia, Dima Slobodeniouk

Bis.

STRAVINSKY – Symphonie en trois mouvements

STRAVINSKY – Symphonies d'instruments à vent.

STRAVINSKY – Symphonie en ut.




TECHNIQUE : 4,5/5

Enregistré en concert par Jean Braun et Marion Schwebel (Take 5) en février 2009 et juin 2023 au Palacio de la Opera, Coruna (Espagne). Une image parfaitement définie, large, avec des contours instrumentaux et des plans sonores distincts.





Ce premier volet d'une intégrale des symphonies de Stravinsky met en regard deux partitions déroutantes mais indéniablement majeures et le suprême chef-d'œuvre qu'est la Symphonie en trois mouvements (1942-1945). Remarqués pour leur excellent soutien dans le concerto pour violon du même Stravinsky enregistré par Ilya Gringolts (Bis, Diapason d'or), Dima Slobodeniouk et l'Orchestre symphonique de Galice livrent une interprétation impressionnante par sa clarté solaire et crue, sa maîtrise architecturale, sa puissance rythmique. Cette approche ciselée dans le détail et d'une frémissante tension ne démérite nullement face à d'illustres références (Ansermet, Salonen, Boulez/Chicago, Rattle/Berlin, Rojdestvenski), qui toutes s'inclinent devant le swing particulier du compositeur lui-même (1960, Sony). La nouvelle venue se singularise, au-delà d'un ambitus dynamique souvent sollicité dans les nuances forte, par une savoureuse angularité des contours et des timbres volontiers rugueux.

Cette verdeur se retrouve dans une lecture austère, voire granitique des Symphonies d'instruments à vent (1920) écrites à la mémoire de Claude Debussy. Slobodeniouk choisit la version d'origine, parfois un rien moins claire dans l'articulation de certains traits rythmiques, mais dont les alliages inhabituels (flûte alto, clarinette alto) ont disparu dans la version révisée. Surtout, le chef met en valeur deux aspects essentiels : l'incroyable audace d'une structure imprévisible, sans cesse changeante, et un climat hiératique, quasi mystique, qui s'apparente aux épisodes les plus intérieurs et litaniques du Sacre du printemps.

Les interprètes se gardent de trop circonscrire les quatre mouvements de la Symphonie en ut (1938-1940) à un hommage au classicisme viennois de Haydn, Mozart et du premier Beethoven. Avec une rare économie d'effets, ils privilégient l'impulsion créatrice et visionnaire, tout en conférant au finale et à la coda une lumière sereine, hymnique, qui évoque celle qui nimbait la fin des Symphonies d'instruments à vent.

Patrick Szersnovicz




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