240811 - MUS QZD - STRADELLA - 5 MOTETS & SINFONIE POUR DEUX VIOLONS ET BASSE CONTINUE - CONCERTO ITALIANO, RINALDO ALLESANDRINI

 





240811 - MUS QZD - STRADELLA - 5 MOTETS & SINFONIE POUR DEUX VIOLONS ET BASSE CONTINUE - CONCERTO ITALIANO, RINALDO ALLESANDRINI






ALESSANDRO STRADELLA

1643-1
682

« Motteti »

Concerto Italiano, Rinaldo Alessandrini

Naïve.

TECHNIQUE : 4/5

STRADELLA – Motets

STRADELLA – Sinfonie pour deux violons et basse continue.




Eu égard à sa qualité, réjouissons-nous que la musique de Stradella sorte peu à peu de l'ombre. À l'exception de L'Exultate in Deo fideles, les cinq motets ici rassemblés n'avaient jamais été enregistrés. Si les manuscrits en sont conservés à Modène, Rinaldo Allessandrini avance l'hypothèse que les œuvres furent composées à Rome, comme son oratorio le plus célèbre, San Giovanni Battista.

Filez au Convocamini, congregamini, oratorio miniature mettant « en scène » Lucifer et des esprits infernaux défaits par l'apparition de la Vierge. Le Concerto Italiano affiche une maîtrise absolue des effets. Le madrigaliste expert qu'est Alessandrini se délecte de « Huius cruore » mais sait aussi insuffler au tout une dramaturgie retenue, par la variété des affetti, la précision et la finesse du phrasé, l'engagement. La « juconditas » (jubilation) chantée dans le dernier numéro mériterait seulement d'être un peu plus brillante.

Partout on loue l'acuité, l'équilibre, la sobriété de la réalisation instrumentale. La direction d'Alessandrini se tient sur la ligne de crête entre l'expressivité et la modestie, évitant l'écueil de l'apathie autant que celui de la démonstration : c'est bien à l'église que nous conduisent ces motets – le Sistite sidera trouvera ainsi un ton particulièrement juste. On pourrait souhaiter ça et là un peu plus de nuances ou de verve rythmique (les hémioles dans « O gratuml montem » de l'In tribulationibus), voire une théâtralité plus affirmée dans certaines partitions (Nascere Virgo potens).

Les cinq chanteurs se conforment à l'esthétique voulue par le chef. Si les sopranos assez pointus ont leur charme et seront affaire de goût, les voix masculines manquent de séduction. De manière générale, la vocalise gagnerait à plus de souplesse et d'éclat – c'est particulièrement le cas de la basse, qui se voit confier les trois numéros de l'Exultate in Deo fideles – Gabriele Lombardi convainc davantage en Lucifer dans Convocamini, congremani, grâce à un bel ancrage dans le texte. Mentionnons la soprano Sonia Tedla qui affronte avec aplomb les exigences du Sistite sidera et de « Franget haec monstgri cervicem » (dans le Convocamini encore). Malgré ses menus défauts, voilà une excellente anthologie du motet stradellien.

Loïc Chahine





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