240807 - MUS QZD - SCHÜTZ - DA PACEM - RICERCAR CONSORT, PHILIPPE PIERLOT

 





240807 - MUS QZD - SCHÜTZ - DA PACEM - RICERCAR CONSORT, PHILIPPE PIERLOT






HEINRICH SCHÜTZ

1585-1672

« DA PACEM »

Hanna Bayodi-Hirt, Yetzabel Arias (sopranos), O0livier Coiffet, Hugo Hymas (ténors), Matthias Vieweg (basse), Riocercar Consort, Philippe Pierlot.

Mirare.

TECHNIQUE : 3/5

SCHÜTZ – Cantates

SCHÜTZ – Motets

SCHEIN – Intrada à 3

SCHEIN – Canzon à 5




En réaction à la guerre de Trente Ans qui ravage la Saxe entre 1618 et 1648, la musique que Schütz compose à Dresde (ou ailleurs) témoigne d'un désir de paix et de joie. C'est ce qui ressort ici, en premier lieu, du Da Pacem, Domine. Ce motet à double chœur fut écrit à l'occasion d'une rencontre des partis belligérants, pendant l'automne 1627 à Mühlausen, pour tenter de trouver une solution au conflit. Accompagnant l'entrée des délégations dans l'église, son exécution poussait à l'extrême l'usage de la polychoralité : à l'intérieur du bâtiment, le premier chœur (constitué d'un ou deux chanteurs et de violes) chantait une antienne adressée à Dieu, le second lançant depuis le porche des vivats à l'intention des membres du cortège. La teneur religieuse de l'œuvre est ici bien rendue mais son propos pacifique manque de présence et de volonté, là où Konrad Junghänel et son Cantus Cölln (DHM, 1992) apportaient un contraste très éloquent entre les phrasés et les tempos. Il y a plus de caractère dans le Teutoniam dudum belli, où les madrigaux virtuoses et joyeux s'imposent face aux « noirs dangers de la guerre ». Dans les psaumes (Siehe, wie fein und lieblich ests), la sérénité de l'interprétation saisit autant que la rigueur de l'écriture polyphonique. La soprano Yetzabel Aria chante un des plus beaux Erbarm dich de la discographie : elle y exprime une contribution poignante, sans les ornements des uns (Correspondances, HM, 2021) ou l'affliction surjouée des autres (L'Arpeggiata, Erato, 2018) mais soutenue par un somptueux ensemble de violes.

Pour finir, ne cachons pas notre grand plaisir d'entendre les violons de Sophie Gent et de Louis Creac'h dialoguer ensemble (Canzon à 5 de Schein, un proche ami de Schütz) ou avec les chanteurs (Was betrübst du dich).

Adrien Cauchie




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