240623 - MUS QZD - WOLFGANG SAWALLISCH - COMPLETE RECORDING ON PHILIPS & DEUTSCHE GRAMMOPHON

 





240623 - MUS QZD - WOLFGANG SAWALLISCH - COMPLETE RECORDING ON PHILIPS & DEUTSCHE GRAMMOPHON







WOLFGANG SAWALLISCH

Chef d'orchestre

« Complete Recording on Philips & Deutsche Grammophon »

Decca (43 CD)

Écouté :

DVORAK – Symphonie n°8

DVORAK – Symphonie n°9 « Du nouveau Monde »




L'HUMBLE SERVITEUR


Decca (poure le legs Pgilips et DG) et Warner rassemblent tout ce que Wolfgang Sawallisch a enregistré pour eux, comme chef mais aussi comme pianiste. Les opéras manquent à l'appel côté Warner ? Patience : ils suivront dans un coffret séparé.










Wolfgang Sawallisch ne fut pas toujours un Kappelmeister bien tempéré. Le jeune chef, passé par l'enseignement d'Igor Markevitch, débordait d'énergie, privilégiait le respect de la lettre, les sonorités claires, voire acérées, mais jamais sèches – cette fluidité se conservera jusqu'à la fin de sa carrière.

C'est ce Sawallisch-là, quasi toscanien finalement, auquel Philips proposa à son tour un contrat. Il l'inaugure en 1959 avec ses Wiener Symphoniker, pour une « Inachevée » de Schubert lumineuse, sans apprêt, et une « Italienne » de Mendelssohn ensoleillée, presque Sturm und Drang. Suivraient des Brahms de la même eau, remarquables par la fermeté de l'architecture, la conduite unitaire du discours, un art d'avancer appris sans doute dans les fosses d'Aix-la-Chapelle, de Wiesbaden, de Cologne et de Hambourg.

Les sémillantes Variations Haydn n'ont rien de didactique, la Rhapsodie pour contralto (abyssale Aafje Heynis) nous montre qu'il pouvait être un chef de l'ombre. Ne manquez pas non plus une « Pastorale » pleine de rusticité allègre (au Concertgebouw, cette fois), des valses de Strauss où l'on respire plus les parfums de la forêt viennoise que les fragrances musquées des salles de bal. Et la de Tchaïkovski (Amsterdam aussi) relève une âpreté, des tensions, une furia presque, auxquelles on ne l'aurait pas forcément associé.

Suivent les Intégrales Mendelssohn (New Philharmonia) et Schubert (Staatskapelle de Dresde), références qui marquent, en peu de temps, une évolution : la sonorité s'arrondit sans que la flamme s'éteigne - l' « Italienne », la de Schubert, sont plus accomplies, alors que l'on garde une tendresse pour les premières versions deset .

L'amour des voix

La moitié de la somme fait entendre des voix, dont il était aussi épris qu'un Karajan ou un Böhm, ses grands aînés. Le voici d'abord à Bayreuth où, engagé en 1957 pour un Tristan mis en scène par Wolfgang Wagner, il s'identifia ensuite aux audaces du Neues Bayreuth tel que le voulait Wieland, toujours en quête de baguettes latines – comprenons des antithèses de Knappertsbusch.

Sawallisch rendait les premiers Wagner à leur clarté, même si la mer du Vaisseau fantôme se déchaîne en de noires tempêtes, si le Venusberg de Tannhäuser crache des flammes sulfureuses, si les Telramund de Lohengrin ourdissent de ténébreux complots. Ces trois soirées éruptives de 1960 et 1962 nous transportent encore par l'alchimie créée entre des chanteurs parfois inégaux, anciens et nouveaux venus. Apollon s'invite chez Dionysos. À l'opposé, un superbe Château de Barbe-Bleue de Bartok (Radio bavaroise), plus tardif et très straussien avec un couple de rêve : Varady et Fischer-Diskau.

La musique sacrée ne l'inspira pas moins. Il y alliait la ferveur et le souffle, ne confondant jamais grandeur et boursouflure, épousant les angoisses et les espoirs de la créature, que ce soit dans le Requiem allemand à Vienne en 1962 ou des messes de Schubert à Dresde en 1972 – où il grave aussi un magnifique Elias.

Le voici enfin au clavier, pianiste de haut vol, au jeu profond et coloré, partenaire d'élite pour des compagnons de route nommés Hermann Prey (Voyage d'hiver hagard, Strauss d'exception, Peter Schreier (épatant live), Dietrich Fischer-Diskau (Strauss crépusculaires, mais fascinants). Plus qu'une somme, une mine.

Didier Van Moore




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