240612 - MUS QZD - CHOSTAKOVITCH - INTÉGRALE DES QUATUORS À CORDES - QUATUOR DANEL





240612 - MUS QZD - CHOSTAKOVITCH - INTÉGRALE DES QUATUORS À CORDES - QUATUOR DANEL







DIMITRI CHOSTALOVITCH

1906-1975

« Intégrale des quatuors à cordes »

Quatuor Danel

Accentus (6CD).

CHOSTAKOVITCH – Les quinze quatuors à cordes

CHOSTAKOVITCH – Deux pièces pour quatuor

CHOSTAKOVITCH – Fragment d'un quatuor inachevé.




TECHNIQUE : 4,5/5

Enregistré live au Gewandhaus de Leipzig en février et mai 2022 par Villus Keras. Une image de quatuor à cordes large, ample et remarquablement équilibrée. Belle restitution des timbres, riches en harmoniques.





Elève des Quatuors Amadeus et Borodine, le Quatuor Danel revendique donc une double filiation – classique viennoise et russe. C'est le violoncelle des Borodine, Valentin Berlinski, qui les a particulièrement formés à l'interprétation des quatuors de Chostakowitch, dont ils avaient déjà gravé, de 2001 à 2005, une intégrale que certains considèrent comme une version de référence. Capté en semi-direct en février et mai 2022 dans la salle Mendelssohn du Gewandhaus de Leipzig, leur nouveau cycle révèle un approfondissement et un mûrissement exemplaires.

Si les quinze quatuors ne couvrent pas toute l'étendue de la carrière du compositeur, on sait qu'ils deviennent progressivement essentiels dans son évolution créatrice, les premiers gardant plus ou moins une connotation symphonique, l'écriture des suivants et des derniers tendant à être épurée et raréfiée. Ouvrant des perspectives neuves, c'est cette dimension d'intériorité, réceptacle des pensées les plus intimes de Chostakowitch, que privilégie aujourd'hui le Quatuor Danel. Certains sommets de cycle retrouvent une intensité expressive rare et une clarté analytique à la sensibilité sismographique. Ainsi, le parcours de plus en plus dramatique, ambigu et complexe, du splendide Quatuor n°3 (1946), l'épopée d'abord presque trop retenue piuis éruptive et bouleversante du célèvre n°8 (1960) ou l'atticisme altier et faussement néoclassique de l'électrisant n°10 (1964) reçoivent-ils des interprétations à marquer d'une pierre blanche. Nulle sophistication excessive, mais un choix de phrasés, une palette de nuances, une largeur de propos et de l'ambitus dynamique qui pénètrent au cœur des œuvres.

Chefs-d'œuvre par la puissance et le serré de leurs développements, les Quatuors n°5 (1952) et 12 (1968) ne feront pas oublier ici, malgré d'éminentes qualités, les approches autrement élancées, architecturées et colorées des Artemis (, Erato) et des Borodine (12°, Chandos). Les lumineux , , et l'inaccessible et austère 15° sont en revanche des réussites, et si l'iconoclaste Quatuor n°13 (1970) perd un peu de son côté expérimental, il gagne un caractère âpre, narratif et aventureux assez saisissant. Les deux brèves Pièces de 1931 et un fragment de quatuor inachevé sont des compléments d'intérêt secondaire mais n'altèrent en rien la portée d'une telle somme.

Patrick Szersnowicz




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