240611 - MUS QZD - RACHMANINOV - LES DEUX SUITES POUR DEUX PIANO & DANSES SYMPHONIQUES - S. BABAYAN, D.TRIFONOV

 

	240611 - MUS QZD - RACHMANINOV - LES DEUX SUITES POUR DEUX PIANO & DANSES SYMPHONIQUES - S. BABAYAN, D.TRIFONOV
		SERGE RACHMANONOV 1973-1942 « Rachmaninov pour deux » Danill Triffonov, Sergei Babayan DG. Rachmaninoff – Suite pour deux pianos n°1 Rachmaninoff – Suite pour deux pianos n°2 Rachmaninoff – Danses symphoniques Rachmaninoff/Triffonov – Symphonie n°2 (Adagio).
	TECHNIQUE : 4,5/5 Enregistré dans la grande salle du Konerthaus de Vienne en mai et août 2023 par Georg Budicek et Kritaps Andris Austers. Les deux pianos se répartissent de manière équilibrée sur toute la largeur de l'image. Excellente définition et léger manque de profondeur dans les graves.
	Rachmaninoff a laissé une œuvre substantielle dans le répertoire pour deux pianos. Si le programme fait l'impasse sur la peu significative Rhapsodie russe (1891), il propose l'Adagio de la Symphonie n°21 dans un arrangement signé Daniil Triffonov, où le vibrant crescendo se déploie dans une réverbération assez prononcée. Outre sa Valse en forme de presto volubile et sa Romance rêveuse, la Suite n°2 (1900-1901) libère aussi, avec nos duettistes, une énergie colossale. En témoignent une vigoureuse Marche initiale et une Tarentelle d'une extraordinaire vitalité. Impressionnante par ses chatoiements, ses couleurs à profusion, son écriture raffinée tout en relief, la Suite n°1 (1893) ouvre une autre dimension. Dannil Triffonov et son mentor Sergei Babayan traduisent avec intensité les miroitements de la Barcarolle (d'après Lermontov), prise ici à un tempo particulièrement modéré. Après La nuit ... L'Amour (inspiré par Byron), concentré de passion où résonnent quelques chants d'oiseaux, place aux Larmes et leur singulier ostinato de quatre notes. La fascination de Rachmaninov pour tout ce qu'évoquent les cloches des églises transparaît dans Pâques, conclusion entêtante du recueil. Parution ultime, les Danses symphoniques pour orchestre furent réduites aussitôt pour deux pianos (le compositeur les joua avec Vladimir Horowitz en 1942) et devinrent aussi célèbres sous cette forme. Le Non allegro initial culmine dans un épisode à la tendresse ineffable, délicatement murmuré par nos duettistes. Sur un mouvement de valse, l'Andante con moto exploite une veine phantasmagorique et parfois macabre. Si la sensualité se fait plus capiteuse et souple sous les doigts de Martha Argerich , avec Freire (DG) ou Goerner (Warner), le délire digital des deux complices confine ici au grand art dans un finale proprement étincelant. Depuis quand l'œuvre pour deux pianos de Rachmanonov n'avait pas été à pareille fête ? Bertrand Boissard