240608 - MUS QZD - BRAHMS - SONATES POUR CLARINETTE ET PIANO - N. BALDEYROU & G. COUTEAU

 





240608 - MUS QZD - BRAHMS - SONATES POUR CLARINETTE ET PIANO - N. BALDEYROU & G. COUTEAU







JOHANNES BRAHMS

1833-1897

« Sonates pour clarinette & Trio pour violon, cor et piano »

Nicolas Baydeyrou (clarinette), Antoine Dreyfuss (cor), maury Coeytaux (violon), Geofroy Couteau (piano).

La Dolce Vita

BRAHMS – Sonate pour clarinette et piano n°1

BRAHMS – Sonate pour clarinette et piano n°2

BRAHMS – Trio pour Piano, violon et cor




TECHNIQUE : 4,5/5

Enregistré à l'Arsenal de Metz (Grande Salle) en mai 2018 et octobre 2022 par Jean-Marc Laisné. La définition exceptionnelle de la clarinette met en valeur son timbre suave, riche en harmoniques. Images d'une cohésion et d'un relief magnifiques.





Dans les années 1920, Schönberg jugeait que, parmi les instruments à vent, seuls la clarinette et le cor, « aussi parfaits que le violon », ont atteint un haut degré de possibilités techniques et expressives. Il donne ainsi raison à Brahms, qui n'a pas invité d'autres vents dans sa musique de chambre. Respirant large sans jamais forcer le trait, creusant les idées et les détails sans surcharge ni inventions intempestives, Geoffrroy Couteau joue avec naturel, ni trop orchestral ni trop abstrait ou minéral. Dans la Sonate op. 129 n°1 (1894) en fa mineur avec Nicolas Baldeyrou, frappent d'abord l'égalité des souffles et une apparente indépendance dans le mouvement. Le duo fait sobrement apparaître en Brahms le découvreur en matière de rythme et d'harmonie, et pas seulement dans le minutieux travail thématique du premier mouvement. Le refus par le compositeur de tout éclat extérieur est ici parfaitement assumé. Mouvements médians et finale allègent progressivement le climat de passion contenue du début.

Davantage insinuante, la Sonate op. 120 n°2 en mi bémol majeur marie impétuosité (fugace) et douceur fuyante, sinon évasive. L'osmose entre le piano de Couteau, riche, plein et franc, et la clarinette de Baldeyrou, rayonnante, disciplinée et passionnée à la fois, préserve le mystère qui ne verse jamais dans le trop éthéré.

Œuvre charnière à l'orée de la maturité, le Trio avec cor op. 40 (1865) n'est-il qu'un nostalgique regard en arrière vers les années de jeunesse hambourgeoises ? Rien n'est moins sûr. Amaury Coeytaux, premier violon des Modigliani, le corniste Antoine Dreyfuss et Geoffroy Couteau en privilégiant la perspective spatiale, aèrent les phrasés avec une grande amplitude dans la variété des couleurs et des nuances dynamiques. Le ductilité de ces lignes pures favorise un bel équilibre entre les timbres, complémentaires car foncièrement distincts. Une vision de classe dans une discographie déjà riche. Geoffroy Couteau conclut ainsi en beauté une intégrale des œuvres chambristes avec piano de Brahms décidément exemplaire par son intelligence et sa musicalité.

Patrick Szersnovicz




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