240529 - MUS QZD - VICTORIA - TENEBRAE RESPONSORIES - I FAGIOLINI, ROBERT HOLLINGWORTH

 





240529 - MUS QZD - VICTORIA - TENEBRAE RESPONSORIES - I FAGIOLINI, ROBERT HOLLINGWORTH







TOMAS LUIS DE VICTORIA

CA 1548-1611

« Tenebrae Responsories »

I Fagiolini, Robert Hollingworth.

Coro.

TECHNIQUE : 3,5/5

VICTORIA – Tenebrae Res-ponsories




C'est sur fond de Contre-Réforme que l'Officium Hebdomadae Sanctae (1585) de Tomas Luis de Victoria voit le jour, inscrivant la polyphonie au cœur de la semaine sainte. Les dix-huit Tenebrae Responsories – deux nocturnes divisées en trois répons pour chaque Triduum pascal (la période s'étend du jeudi au samedi) – se concentrent sur l'office des matines durant lequel les bougies étaient éteintes une par une jusqu'à plonger la chapelle dans les ténèbres. C'est cette mise en scène spectaculaire que capture le compositeur espagnol par une musique au plus proche du texte. La sévérité du style apporte d'autant plus de relief et de poids aux Écritures que l'emploie économe du contrepoint en souligne les versets les plus significatifs - non loin du Séminaire romain où Victoria était maître de chapelle, le Collège jésuite catéchisait déjà grâce au théâtre.

La fibre dramatique de ces Responsories n'échappe pas aux Fagiolini qui exploitent tous les ressorts offerts par le seul usage des quatre voix : murmure du baryton dans l'incipit d'Unus ex dsicipulis, crescendo marqué pour apostropher l'auditeur dans le dernier verset de Caligaverrunt oculi, smorzando scellant le sépulcre dans l'ultime Sepulto Domino. Pour autant, rabaissant la hauteur du diapason, employant une allure très modérée et se contentant d'un seul chanteur par voix, l'ensemble de Robert Hellington joue la carte de la sobriété.

Sans nuire à l'incarnation ni à l'expressivité de l'office, ce choix en restaure la dimension intimiste et recueillie, évitant au passage la manière déclamatoire de Stile Antico (Harmonia Mundi). De même, la judicieuse combinaison du tempo lent et de l'effectif resserré permet aux harmonies de respirer et au texte de gagner en intelligibilité. Ce dénuement, idéal pour faire sourdre l'émotion, n'est pas trop perturbé par les neuf poèmes de Christofer Reid que Hollingworth lit entre chaque groupe de trois motets – et que l'on peut très bien zapper.

Erwan Centric




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