240420 - MUS QZD - HAMELIN - VARIATIONS SUR UN THÈME DE PAGANINI & AUTRES ŒUVRES - M.A. HAMELIN (PIANO)

 

	240420 - MUS QZD - HAMELIN - VARIATIONS SUR UN THÈME DE PAGANINI & AUTRES ŒUVRES - M.A. HAMELIN (PIANO)
		MARC-ANDRÉ HAMELIN Né en 1961 « Variations sur un thème de Paganini & autres œuvres » Marc-André Hamelin (piano). Hyperion. TECHNIQUE : 4,5/5 HAMELIN – Variations sur un thème de Paganini HAMELIN – My feelings about chocolate HAMELIN – Suite à l'ancienne HAMELIN – Barquarolle HAMELN – Variation diabellique sur des thèmes de Beethoven HAMELIN – Pavane variée HAMELIN – Chaconne HAMELIN – Méditation sur Laura HAMELIN – Toccata sur l'homme armé
	Plusieurs traits récurrents parcourent ces pages écrites entre 2011 et 2020 par Marc-André Hamelin. D'abord, un goût évident pour la virtuosité : ces œuvres très pianistiques et sonnant admirablement se révèlent extrêmement exigeantes techniquement. L'attrait des danses du passé ensuite, qui trouve dans la Suite à l'ancienne son plus haut degré de concentration. Allemande, gavotte et autre gigue ne sont pas reléguées au rang de pastiches mais traitées souvent en mode jazzy, un peu dans le sillage d'un Kapoustine ou d'un Weissenberg, avec en sus des trésors de raffinement – exquise boîte à musique, Air avec agréments en regorge. Enfin, l'humour et, ce qui en découle souvent, la citation. Les Variations Paganini convoquent entre autres, dans un éblouissant kaléidoscope, les fantômes de la Sonate op. 109 de Beethoven, des Paganini de Brahms ou de Rachmaninov. La Variation diabellique aborde un versant franchement parodique, Hamelin glissant dans cette page brillantissime quelques fragments de l'Opus 120 beethovénien. De manière générale, le langage ne s'écarte guère d'une certaine orthodoxie : les dissonances restent aimables, les clusters apportant une note essentiellement comique. Hamelin sait distiller notes et contrastes, comme dans la Chaconne, où des épisodes plus austères jettent un trait de lumière entre les empilements d'une écriture chargée. On savoure l'aspect immobile, rythmiquement immuable de My Feelings about Chocolate, et l'ample Barcarolle, avec son flou très étudié, sa vie grouillant sous la surface, résonne tel un prélude lunaire que Debussy aurait pu intercaler entre Brouillard et Feuilles mortes. Rêverie évanescente, Méditation sur Laura se contente de quelques notes aux reflets irréels, empruntées au thème que David Raskin écrivit pour le film d'Otto Preminger. Sa Toccata sur L'Homme armé (une chanson profane du XV° siècle dont nombre de compositeurs se sont emparés) impressionne, une fois encore, par sa virtuosité torrentielle et sa densité sonore. Un régal pour l'amateur. Bertrand Boissard