240228 - MUS QZD - SIBELIUS - SYMPHONIE N°4, LA NYMPHE DES BOIS & VALSE TRISTE - ORCHESTRE SYMPHONQIE DE GÖTEBORG, SANTUU-MATIAS ROUVELI

 





240228 - MUS QZD - SIBELIUS - SYMPHONIE N°4, LA NYMPHE DES BOIS & VALSE TRISTE - ORCHESTRE SYMPHONQIE DE GÖTEBORG, SANTUU-MATIAS ROUVELI







JEAN SIBELIUS

1865-1959

« Symphonie n°4, La Nymphe des bois & Valse triste »

Orchestre symphonique de Göteborg, Santtu-Matias Rouveli

Alpha.

TECHNIQUE : 4/5

SIBELIUS – Symphonie n°4

SIBELIUS – Le nymphe des bois

SIBELIUS – Valse triste




D'une tension dissonante et d'une grandiose nudité, la Symphonie n°4 (1910-1911) en la mineur demeure le chef-d'œuvre le plus exploratoire de Sibelius sur le plan du langage harmonique, et sans doute le plus radical, le plus désespéré. Entre abstraction lyrique et expressionnisme, elle sonne comme un langage ravagé par un cyclone, un combat contre les forces du chaos. À la tête du Symphonique de Göteborg rompu à cette musique, Santtu Rouveli offre une interprétation de très haut vol, qui fait suite à d'exemplaires 1°, 2°, 3° et 5° (cf. n°676, 688, 717). Moins rugueux et granitique que Barbirolli/Hallé (Warner), moins uniment austère que Berglund I et II (Warner), mais, tel Okko Kamu avec Lahti (Bis), qui favorisait partout des arêtes fines, le chef finlandais se montre à la fois flamboyant et introspectif.

Dès un premier mouvement menaçant et d'une hiératique ampleur, Rouvali nous plonge dans un désert de feu et de glace , à travers des blocs erratiques dont on perçoit clairement chaque composante. Pénétrés d'incertitudes harmoniques, parfois aux limites extrêmes de l'aphorisme et du non-dit, les faux départs du bref Allegro molto vivace conduisent au cœur des ténèbres d'Il tempo largo, vaste mouvement déjà proche de l'univers dévasté du futur Tapiola (1926). Énergique mais en demi-teinte, instable et jouant sur la bitonalité et d'âpres dissonances, le finale n'apporte qu'un illusoire répit et ne se départ jamais, sous la baguette de Rouvali, d'un fascinant dramatisme ascétique.

Les compléments sont également splendides. Une cinglante Valse triste (1903), dont l'expressionnisme pathétique et languide est ici transcendé par l'élan visionnaire, succède au poème symphonique La Nymphe des bois (1895), parcouru d'intenses et subtils changements d'éclairage. La fulgurante direction de Rouveli lui redonne tout son souffle dévastateur et son romantisme très imaginé.



Patrick Szersnovicz




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