240226 - MUS QZD - CHARPENTIER - TE DEUM - LES SURPRISES, lOUIS-NOËL BESTION DE CAMBOULAS.

 

	240226 - MUS QZD - CHARPENTIER - TE DEUM - LES SURPRISES, LOUIS-NOËL BESTION DE CAMBOULAS.
		MARC ANTOINE CHARPENTIER 1643-1704 « Te Deum » Jehanne Amzal, Eugenie Lefebvre (dessus), Clément Debieuvre, François-Olivier Jean (haute-contre), François Joron (taille), Jean-Christophe Lanièce, David Witczak (basse-taille), Ensemble Les Surprises, Louis-Noël Bestion de Camboulas. Alpha. TECHNIQUE : 4,5/5 CHARPENTIER – Te Deum DESMAREST – Te deum « de Lyon »
	Quelques mois après La Chapelle Harmonique (CVS, cf. n°726), Les Surprises nous livrent leur vision du célèbre Te Deum H 146 de Charpentier. Dès les nuances du Prélude, Louis-Noël Bestion de Camboulas oppose au faste rutilant déployé par Valentin Tournet une mesure et une élégance toute françaises, à mi-chemin entre célébration publique et dévotion privée. Le « Te per obem » est un modèle de délicatesse ; l'effervescent « In te Domine speravi » traduit une exaltation sans clinquant. Dommage que le dessus, dans « Te ergo », se cantonne à un chant trop instrumental, peu lisible. Cette réserve vaut aussi pour le Te Deum de Desmarest qui constitue une belle découverte. Conservée à Lyon, la partition a sans doute été conçue pour la cour de Lorraine (le duché était alors un état souverain), où le compositeur s'était installé pour se soustraire à la justice française. Les Surprises y manifestent plus de liberté que chez Charpentier, faisant leur miel des sections contrastantes du « Te Deum laudamus ». Quelques instabilités (« Te gloriosus »), un rien d'affectation (« Tu ad liberandum ») ne ternissent pas une interprétation à la fois émouvante (« Dignare Domine ») et engagée. Les couleurs du chœur se fondent sans que l'impact de ses interventions s'en trouve amoindri – une captation plus détaillée aurait toutefois profité aux tutti. À la tête d'un ensemble instrumental volubile et précis, délivrant de profonds moments d'intimité, le chef avance sans heurt parmi les brefs numéros de ce Te Deum pour mieux en préserver la cohérence. Jean-Christophe Pucek