240225 - MUS QZD - GILLES - MESSE DES MORTS & DOMINE DEUS MEUS - LES FOLIES FRANÇOISES, FABIEN ARMENGAUD

 





240225 - MUS QZD - GILLES - MESSE DES MORTS & DOMINE DEUS MEUS - LES FOLIES FRANÇOISES, FABIEN ARMENGAUD







JEAN GILLES

1668-1705

« Messe des morts »

Eugénie Lefebvre (dessus), Clément Debieuvre (haute-contre), Sebastian Monti (taille), Davis Witczak (basse-taille), Les Pages et les Chantres du CMBV, Les Folies Françoises, Fabien Armengaud.

CVS.

TECHNIQUE : 4,5/5

GILLES – Messe des morts

GILLES – Domine Deus meus




Jean Gilles, raconte Michel Corrette, premier éditeur de sa Messe des morts, essuya le refus de l' « homme de distinction » pour lequel il l'avait composée. Ce dernier redoutait en effet la dépense nécessaire à son exécution. Si l'histoire relève sans doute de la fable, le succès de l'œuvre, jouée entre autres lors des obsèques de Rameau et de Louis XV, ne s'est pas démenti. Noble gravité, dramatisme mesuré mais tangible, délicatesse du coloris : tout atteste la main d'un maître. La théâtralité assumée d'Hervé Niquet (Accord, 1989) et l'équilibre rayonnant de Jean-Marc Andrieu (Ligia, 2008) dominent la discographie, éclipsant la lecture compassée de Philippe Herreweghe (HM, 1990).

Fabien Armengaud ne manque pas d'atouts. La partition révisée sur laquelle il s'appuie colle au plus près de la mouture originale. Elle fait appel à des voix d'enfants et se rapproche des effectifs dont Gilles pouvait disposer. Le chef trouve d'emblée le ton juste, entre ferveur recueillie et animation du discours. La progression depuis l'affliction, jamais pesante, du Requiem aeternam jusqu'à l'acceptation apaisée du Lux aeterna est intelligemment rendue, la douceur (« quia pius es ») dissipant in fine l'angoisse.

Saluons les couleurs des Folies Françoises et la cohésion d'un chœur préparé avec soin. Le bonheur est moins constant côté solistes – c'est aussi le cas dans le motet (inédit) Domine Deus meus, qui expose encore davantage leurs limites – avec des tensions chez la haute-contre et un dessus à l'élocution perfectible. Cette menue réserve ne doit pas détourner l'amateur de répertoire sacré Grand Siècle.

Jean-Christophe Pucek




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