240201 - MUS DIA IND - LALO - CONCERTO POUR VIOLONCELLE, NAMOUNA, SYMPHONIE ESPAGNOLE - INTERPRÈTES DIVERS

 




240201 - MUS DIA IND - LALO - CONCERTO POUR VIOLONCELLE, NAMOUNA, SYMPHONIE ESPAGNOLE - INTERPRÈTES DIVERS 




Jusqu'à l'aube de la quarantaine, Edouard Lalo (1823-1892) est, à Paris, l'altiste puis le second violon du Quatuor Armengaud. Hector Berlioz, qui avait enrôlé ce jeune musicien originaire de Lille au sein de son éphémère Grande Société philharmonique, avait aussi encouragé ses travaux de composition. Modeste, indolent, scrupuleux, Lalo préfère mener ce qu'il appelle lui-même une « vie d'escargot ». L'amitié de Pablo de Sarasate, qu'il surnomme affectueusement « le lion du violon », finira par le faire sortir de sa coquille pour livrer plusieurs joyaux, notamment concertants.

Le plus célèbre et le plus virtuose, la Symphonie espagnole (1874), brosse un splendide portrait de son dédicataire. Outre l'emploi de tournures ibériques, dans les mélodies et les rythmes (habanera dans les mouvements impairs, séguedille puis malaguena dans le Scherzando ...), Lalo colore son orchestre par un tambour de basque, un triangle et des cordes en pizzicatos pour évoquer la guitare.

Technique superlative, élégance de la cambrure, intensité du chant : Leonid Kogan est, en 1959, un digne successeur de Sarasate. Au pupitre d'une Philharmonia rutilant, Kiril Kondrachine accorde, dans cette version devenue introuvable, la finesse de l'accompagnement (les bois !) à la pureté du dessin soliste. Souvent coupé ailleurs, l'Intermezzo gagne un flegme pétillant, et un archet poète plane par-dessus les ombres schumanniennes de l'Andante. Le rondo final le plus aérien et lumineux de la discographie est ici.

Pirouettes au soleil

Il y a davantage d'audace formelle dans le Concerto pour violoncelle (1876-1877), lui aussi teinté d'hispanisme, dont chacun des trois mouvements alterne épisodes dramatiques et passionnés. Pierre Fournier et Jean Martinon donnent du relief à la rêverie de l'Intermezzo comme au scherzo primesautier qui la traverse. La noblesse du phrasé du premier et la direction tonique du second ourlent ensuite de mélancolie un finale au Vivace formidablement souple et élancé.

Inspirée par un poème de Musset, Namouna (1851) était pour Dukas « la partition de ballet la plus neuve, la plus forte et la plus brillamment inventée qu'on eût encore entendue ». Boudés par le public du Palais Garnier mais admirés par Debussy, Chabrier et Fauré, son orchestre piquant, ses rythmes pleins d'imprévu (l'action se déroule en Grèce) retrouvent éclat et ressort grâce à un Paul Paray épatant de vigueur pointue.

Parmi les cinq numéros de la Suite n°1, avouons un faible pour la Sérénade dédiée à Sarasate (le basson s'y épanche sur des cordes en pizzicatos) et pour le joyeux tumulte reliant Parades (acev solo de flûte pour l'ami Taffanel) et Fête foraine.

François Laurent










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